La notion de dyslexie, ainsi que les remèdes associés, font l’objet de controverses et de travaux de recherche permanents. Le présent document présente un état des lieux et une solution proposés par le docteur Quercia (Beaune 21). Source : Docteur Quercia[1].
Qu'est-ce que la Dyslexie ?
Un enfant dyslexique présente un « trouble de l’apprentissage de la lecture, survenant en dépit d’une intelligence normale, de l’absence de troubles sensoriels ou neurologiques, d’une instruction scolaire adéquate, et d’opportunités socioculturelles suffisantes ». Il s’agit donc bien d’une difficulté d’apprentissage de la lecture qui n’est due, ni à un défaut d’intelligence ou à de la paresse, ni à une inaptitude de l’enseignant ou des programmes pédagogiques.
La dyslexie touche 5 à 8 % de la population. Le chiffre est approximatif car aucune étude n’a pu quantifier le nombre d’une façon précise.
Il existe trois formes de dyslexie :
La forme lexico-sémantique (difficulté à trouver ses mots)
La forme phonologique (difficulté à faire correspondre les syllabes avec les mots)
La forme mixte (lexico-sémantique et phonologique)
Qu'est-ce que la Proprioception ?
L’être humain dispose de 5 sens : la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat, le toucher. Un sixième sens permettrait de trouver une harmonie entre les 5 autres sens : la proprioception. Celle-ci joue un rôle primordial dans 3 domaines :
la régulation de la posture,
la localisation spatiale des informations sensorielles (visuelles, auditives …),
le développement des perceptions sensorielles au cours de l’enfance.
Lorsqu’apparaît un dysfonctionnement de la proprioception, on parle de dysproprioception. Celle-ci peut se caractériser par :
une asymétrie du tonus postural,
une localisation spatiale sensorielle anormale,
des anomalies perceptives de développement.
Quelle est l'origine de la dysfonction proprioceptive des dyslexiques ?
Une étude[2] a été publiée en octobre 2017 dans la revue scientifique The Royal Society analysent l’origine de la dyslexie. Pour résumer, la dyslexie proviendrait de la symétrie des « centroïdes de la tâche de Maxwell », des récepteurs de lumière présents dans les yeux.
La tâche de Maxwell est une petite zone intra-fovéolaire où il n’y a pas de cône bleu. La fovéa est la zone de la rétine où la vision est la plus précise. Elle joue un rôle primordial pour détecter rapidement tout mouvement, synonyme de danger. Pour une action rapide, l’œil dominant impose son analyse.
Cette action de l’œil dominant est rendue difficile chez les personnes dyslexiques, car les deux yeux disposent d’une tâche de Maxwell similaire.
A défaut d’apporter une explication scientifique démontrée, les différents travaux de recherche permettent de mieux comprendre la dyslexie, et de tenter d’apporter des solutions. Le docteur Quercia a mis au point un questionnaire préalable ainsi que des examens complémentaires qui permettent d’établir un diagnostic et d’apporter des solutions.
Quelles sont les solutions ?
Les prismes actifs, appelés autrefois les prismes posturaux
Les prismes sont utilisés depuis plus d’un siècle. Les prismes actifs visent à reprogrammer le système postural grâce à leur action sur les muscles oculomoteur.
Les prismes
Utilisé sur un verre pour des lunettes, le prisme permet de dévier l’axe optique selon une direction et une intensité choisie. L’image est ainsi déplacée d’une certaine distance et dans un axe précis. Dans le cas des prismes actifs, on va utiliser des prismes de très petites valeurs, orientés généralement à l’oblique.
Sur ce schéma, on remarque que l’image est déplacée par l’action du prisme.
Les semelles
Les plantes de pied sont particulièrement importantes dans la régulation de la posture. En même temps que les prismes, des semelles adaptées pourront être préconisées.
Les ALPHS
Les ALPHS sont des aspérités placées à l’arrière des dents, qui visent à générer une micro-stimulation spécifique. L’idée est de générer des micro-stimulations orales, afin d’améliorer l’effet global souhaité.
Toutes ces solutions peuvent être proposées à utiliser simultanément.
Quel rôle pour l’opticien dans la réalisation d’un équipement avec des prismes actifs ?
Contrairement à des lunettes classiques, des lunettes avec des prismes actifs nécessitent des réglages spécifiques et précis. Une monture adaptée sera choisie.
lunettes classiques Lunettes avec prismes actifs (galbe important)
On remarque sur la photo de droite que les lunettes restent au plus proche des yeux, afin qu’aucune partie du regard ne soit en dehors des lunettes.
L’expertise technique de l’opticien est primordiale car les réglages doivent être exécutés avec minutie. Aucune approximation de réalisation n’est possible. Le choix des lunettes et les réglages font l’objet d’une validation préalable par le médecin ophtalmologue qui a réalisé la prescription.
Des visites de suivi seront nécessaires : le moindre changement sur les lunettes peut affecter l’effet des prismes. Il faudra que les lunettes restent parfaitement réglées.
CONCLUSION
Les travaux de recherche récents permettent d’appréhender la dyslexie d’une façon plus globale et intègrent un ensemble de professionnels de santé.
Les expérimentations menées depuis plusieurs décennies permettent d’obtenir des résultats spectaculaires en matière de dyslexie mais le traitement nécessite un suivi sur plusieurs années.
La principale difficulté à ce jour, est d’identifier la dyslexie. En effet, on estime qu’il y a environ 600 000 personnes scolarisées touchées par la dyslexie en France, avec une proportion de garçons deux fois supérieure à celle des filles. Seulement un très petit nombre est suivi.
Bibliographie
2. Albert Le Floch et Guy Ropars, Université de Rennes 1, octobre 2017, The Royal Society
Pour aller plus loin
Présentation « les dys » :
Reportage c’est pas sorcier :
Soigner la dyslexie par la position du corps :
Conférence du docteur Quercia :
Résumé scientifique (2019) :
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